SILVERLANE – My Inner Demon (2009 – Drakkar)
Silverlane est un groupe de heavy speed allemand. C’est d’une telle banalité qu’on est à mille lieux de s’attendre à ce qui suit, tiré du communiqué de presse très officiel du label : « Redéfinition du genre »… Incroyable outrecuidance, ou naissance d’une nouvelle référence ?
Ce qui a commencé comme un vulgaire « garage band » a vu l’éclosion de Simon Michael, qui deviendra en 2005 le batteur de Subway To Sally. En parallèle, il pérennise son groupe à lui, ce fameux Silverlane au sein duquel officient son frère et sa sœur, respectivement à la guitare et aux claviers. Après un premier essai auto-produit et distribué, voici My Inner Demon, considéré comme la concrétisation véritable de dix ans d’efforts. Loin des velléités folk, médiévales voire gothiques de l’égérie de Nuclear Blast, le combo familial propose un speed mélodique traditionnel, aux composantes facilement identifiables : refrains hymniques, guitares agressives et double pédale, le tout allègrement mâtiné de chœurs virils et d’harmoniques de clavier. Ne cherchons donc pas l’originalité dans la musique, pas plus qu’au sein des textes, prototypes du genre, vaguement épiques, mais surtout fades et limités. A l’est rien de nouveau donc, mais la qualité y est. Sans innover, Silverlane rend littéralement hommage au style musical pratiqué, passant en revue des influences aussi évidentes que Gamma Ray, Edguy ou encore Kamelot, limite easy listening donc, en tout cas accessible à tous. Et c’en est presque énervant, on sent les refrains et les soli arriver à quinze bornes (« Wings Of Eternity », qui tient presque du scandale, ou « The Dark Storm » que ne renierait pas Thom Youngblood…), et tellement de bonnes intentions dans l’écriture et dans l’interprétation qu’on parierait sa veste patchée que les musiciens ont toujours 14 ans… La voix a quelques faiblesses, mais reste globalement solide, les rythmiques sont carrées, les guitares bien placées… Bref la leçon a été bien apprise, et c’est un vrai récital, limite tribute, que nous sortent là les allemands en guise de hors d’œuvre de leur discographie.
Vous pouvez donc vous rassoir, vous n’avez rien raté, on s’est juste un peu enflammé du côté de la promo… Pour le même prix, vous pourrez vous procurer une réédition de Keepers Of The Seven Keys, à moins que vous ne misiez sur un nouvel espoir de la scène allemande, un de plus… Mais attention, la cote est alléchante !
http://www.myspace.com/silverlanepowermetal
Sortie le 20.02.2009