RQTN – Decades and decisions (2010 / autoproduit)
RQTN, cela sonne comme un sigle que l’on utilise parmi tant d’autres. Il ne sera pas fait état de la SNCF en raison du risque trop important de propos déplacés, mais il est possible de citer CQFD. Sauf qu’il n’est pas ici question de devoir de mathématiques. On peut mentionner PTDR, mais cela manque singulièrement de classe. Mais, quoi qu’il en soit, reléguer le projet porté par Mathieu Artu à une simple gain de temps en écriture constituerait tout simplement une faute de goût.
Ainsi que le laisse supposer le titre de l’album, différentes décennies sont explorées au gré des pistes, entre 1928 et 2010. S’il ne faut pas s’attendre à une musique d’époque, les compositions ayant été réalisées grâce aux miracles de l’électronique, une progression est indéniablement perceptible, dépeignant l’œuvre de Chronos dans un monde parallèle.
Il serait difficile de traduire de manière expresse la quintessence du ressenti provoqué par l’écoute de Decades and decisions. L’album est instrumental, à l’exception notable de “2003 – A Motionless frozen state”, titre pour lequel l’ajout d’une partie vocale n’apporte étonnamment que peu de choses par rapport au reste des titres. Cet élément, s’il n’est pas explicatif par lui-même, n’aide pas à sortir l’expérience de la sphère de l’ineffable. Comme souvent en musique, mais peut-être ici plus qu’ailleurs, les compositions agissent comme de véritables révélateurs, ne trouvant un réel sens que dans l’écho qu’elles suscitent chez celui qui écoute. Le sens et l’impact des titres sont donc à géométrie hautement variable car co-dépendant de l’auditeur, mais certains passages semblent appelés à produire un effet similaire sur le public. Tel le motif principal de “2010 – A New decade”, qui inspire une certaine gravité et réveille le sens du devoir, donnant ainsi l’envie de se redresser, de bomber le torse et de se confronter à l’adversité, quel que soit le prix à payer.
Le premier contact avec Decades and decisions peut paraître austère, un peu à l’image de la jaquette de l’album qui n’est pas sans évoquer certains logos produits au cours des décennies bien passées. Mais cette barrière relative ne doit pas occulter le fait que cette nouvelle incursion de Mathieu Artu dans la sphère musicale se solde par une expérience marquante, prompte à créer de l’émotion et des réactions. Et c’est bien ce que l’on attend d’un album. Ou d’un mois d’un album avec une certaine envergure.
- 1928 – A Birth among others
- 1942 – A Struggle in the haze
- 1955 – A Shelter for lovers
- 1970 – A Gaze towards the lighthouse
- 1982 – A Dawn to remember
- 1986 – A Son to concede all
- 1990 – A Block in town
- 2003 – A Motionless frozen state
- 2010 – A New decade
Myspace : http://www.myspace.com/rqtnisdead
Site : http://www.rqtn.net/